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Carnet de voyage/Blog sur la Suède
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Carnet de voyage/Blog sur la Suède
31 août 2006

Le modèle suédois chimère ou réalité?

Voici une petite dissertation sur le système suédois, à la sauce Damien, heureusement ce n'est pas noté!

A mesure que je m'intègre dans la société suédoise -modèle oh combien discuté et présenté souvent comme une référence par les socialistes européens-, j'y perçois, petit à petit, les points forts mais aussi les failles...
Car ce système, bien qu'égalitaire en de nombreux points, est, selon moi, à un tournant, tournant qui pourrait être néolibéral, les élections législatives nous permettront d'y voir plus clair (mais les derniers sondages donnent l'alliance chrétienne-libérale gagnante).

S'il existe, voici à quoi ressemble le modèle suédois:

- Politique : La Suède est une monarchie, mais le roi: Carl 16 Gustaf a perdu de son pouvoir politique suite à une décision de la chambre parlementaire. Le parlement (Riksdag) quant à lui n'est composé que d’une seule chambre (unicaméralisme), les députés sont élus pour une durée de 4 ans sur un système à la proportionnelle (qui s'avère un peu plus complexe, il faut avoir obtenu plus de 4% des suffrages exprimés pour entrer au Riksdag ou plus de 12% sur une localité). Initialement, le Riksdag comptait 350 membres mais bien sûr ce qui devait arriver arriva: lors d'une élection chacune des deux alliances obtinrent 175 membres (ils furent obligés de tirer au sort pour savoir qui sortirait...), il fut décidé de supprimer un siège par la suite.
Les syndicats suédois sont imposants, les trois principaux LO, TCO et SACO comptent en tout près de 4.500.000 adhérents (pour un pays qui compte 9 millions d'habitants et donc moins de travailleurs). Leur puissance est considérable, LO (le plus gros en terme d'adhérents) se rapproche des sociaux-démocrates (il fut même un temps où l'on ne pouvait adhérer à l'un sans adhérer à l'autre).

- Décentralisation: tout comme en France, la Suède n'est pas un Etat fédéral et l'on compte trois divisions: l'Etat,la Région et la Municipalité. Les deux dernières ayant la possibilité de lever des taxes après accord des conseils. Leur pouvoir est considérable, la région s'occupe notamment des hôpitaux, de l'éducation (excepté les facs) et des grandes routes. La municipalité quant à elle prend en charge une partie de l'éducation et la sécurité sociale (!?). La tendance est donc à la décentralisation, d’où un risque certain d’inégalité entre les régions riches du Sud et celles plus pauvres (au Nord je pense, mais cela reste à préciser).

- Aides et allocations: ici, les idées reçues vont peut-être se voire un peu balancer, car finalement, vous le verrez, cela ressemble en de nombreux points au système français. Les allocations familiales augmentent selon le nombre d'enfant à charge, elles sont payées directement à la mère (et non au père). Le congé paternité est, en revanche une spécialité suédoise sur laquelle la France tente de copier actuellement je crois), ici les parents bénéficient de 480 jours de congés (avec assurance de retrouver son poste), dont au moins 60 doivent être effectués par le père. Le parent en congé touche 80% de son salaire. Un chômeur touche également 80% de son salaire durant maximum 300 jours (et c'est dégressif je crois), il a l'obligation de chercher et surtout d'accepter n'importe quel job qui lui est proposé (tient tient cela me rappel qqc). C'est surtout sur l'assurance maladie que les changements se font sentir: une partie est non remboursable (elle varie selon la région, le minimum étant de 100sek/visite), en revanche les frais d'hospitalisations sont ridiculement bas: 80sek/la journée). Les soins aux enfants, si j'ai bien compris, sont gratuits. Les frais sont payés principalement par la région (pour 80%).

- Retraite: elle est normalement à 65ans, mais le travailleur peut prolonger son activité en accord avec l'entreprise. Le système de retraite semble être un peu comme en France, le travailleur et l'entrepreneur payent tout au long des années une certaine somme. Mais il semble que cela va changer et que l'allocation touchée par les retraités sera de plus en plus liée à ce qu'a gagnée et épargné la personne.

- Education: on scolarise son enfant à partir de 6 ans (avant il faut payer pour entrer dans une pré-school),  le Grundskola dure 9 ans après quoi 90% des élèves poursuivent par un Gymnasium (de 3 à 4ans) le reste entrant dans le monde du travail (ça fait assez jeune!). Après le Gymnasium, direction la fac (qui s'intègre par sélection !) ou le boulot. Tout comme en France, 20 ans auparavant, la question des écoles publiques/privés sera un des enjeux importants (d'après notre prof de sc. po.) de cette élection. Les écoles ne semblent avoir de privé que le nom car jusqu'à 16 ans au moins y accéder est gratuit, c’est surtout une question de religion je crois.

Voila un peu le système suédois en gros. En de nombreux points, je trouve qu'on peut le rapprocher du système à la française avant son démantèlement (encore en cours)... Je n’ai pas encore trop abordé le point économique. Il semblerait que les privatisations soient déjà effectuées dans de nombreux secteurs sensibles (c’est notamment le cas des chemins de fers, seules les voies appartiennent désormais à l’Etat). Niveau chômage, ils sont à moins de 5%, enfin c’est selon les chiffres donnés par l’agence de l’emploi suédoise (un des scandales des derniers mois vient du fait que ces chiffres sont manipulés de façon à donner au une meilleure allure au bilan social-démocrate. Tiens j’écoutais justement les infos sur France2 et j’apprends que le chômage a « ENCORE » baissé, diantre, que supprimer des noms d’une liste devient facile !). Un problème qui est singulier à tout les pays occidentaux : un accroissement naturel très bas, qui devrait se retourner sous peu ; d’où les problèmes de financement que cela devrait entraîner.

 

Bref, modèle suédois ou pas ? Telle est la question, les chiffres sont là, chômages, précarité, croissance, salaire : tout va bien. Je pense qu’il existait un modèle suédois, qui allait à contresens des principes néolibéraux, qui se méfiait du contrecoup de la mondialisation, qui paraît à tout imprévu. Il en reste aujourd’hui une politique environnementale à prendre en exemple, un système éducatif encore très bon et surtout une mentalité égalitariste et d’ouverture aux autres forte. Mais faute d’une évolution des mentalités (vers un individualisme croissant), faute d’une influence étrangère toujours plus forte (ouverture vers l’Europe et les US) mais également sans doute, faute à l’omnipotence du parti social-démocrate depuis des décennies qui s’est confortablement installé dans son fauteuil ; la société suédoise change. L’Etat y aura-t’il encore une place ?

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Commentaires
D
Nan mais je savais qu'en écrivant ça, j'en larguerait qq'un... Mais j me suis amusé à faire ça à mes heures perdues. En plus ça résume mes cours de la semaine.
G
Sa va tu t'embale sa devi1 un peu compliqué ce ke tu raconte la. Et oui à force de faire la fête on devi1 malade.lol
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